Adelin Moulis (1896-1996)
Poète, historien, folkloriste, grand défenseur
de la langue d’Oc, Adelin Moulis est né le
20 juin 1896 au Hameau de Fauché, commune de Fougax et Barrineuf (Ariège).
De son enfance au milieu de la nature et des animaux, quasiment à l’ombre des ruines du Château de Montségur (3,6 kms à vol d’oiseau) Adelin Moulis gardera toute sa vie un souvenir nostalgique et reconnaissant, lui qui ne se reconnaîtra pas toujours dans les gesticulations parfois vertigineuses de la deuxième moitié du 20ème siècle.
Il obtient son Certificat d’études à 13 ans et son Brevet pour l’enseignement primaire en 1913. Il aurait sûrement fait un excellent instituteur mais la guerre arriva. Il s’y distingua et obtint de nombreuses citations. Après la guerre il rentre à la Compagnie du Gaz, à Paris où il restera jusqu’à sa retraite prise en 1947, à 51 ans.
Au cours de ses années parisiennes, Adelin Moulis puisera son inspiration en se remémorant les nombreuses histoires entendues lors des veillées ariégeoises vécues dans sa jeunesse au coin de la cheminée dans les familles ariégeoises voisines. Il retranscrira ses pensées et les complétera en fréquentant assidûment les Archives Nationales, les bibliothèques et commencera une fructueuse et enrichissante cueillette de documents et d’informations sur l’Ariège. Son département natal sera toujours au centre de ses pensées, de ses émotions et de ses écrits et il y consacrera toute sa vie, écrivant encore à 97 ans et faisant des projets pour un nouveau livre.
Pour sa retraite, Adelin Moulis s’installera à Verniolle où il vivra auprès de sa femme Henriette et de sa fille unique Simonne, dans sa maison du Chemin du Pinjaqua. C’est ainsi que pendant près de cinquante ans, il coulera des jours paisibles mais de dur labeur, toujours écrivant, toujours faisant des recherches, enfin revenu au pays, enfin re-respirant l’air de son Ariège qui lui manquait tant à Paris.
Adelin Moulis est mort le 4 mai 1996, soit quelques semaines avant d’avoir cent ans, à la maison de retraite Gaston Fébus, à Mazères.
Adelin Moulis est LE chantre de l’Ariège. Nul,
mieux que lui, n’a su parler des enfants célèbres et des beautés
de ce département, de ses églises, de ses châteaux, de ses
monuments, des ses coutumes et traditions.
Songez que cet homme a écrit :
· une cinquantaine de livres sur l’Ariège,
· plus de cent contes en langue d’oc,
· près de cent quarante poèmes,
· une quarantaine de légendes, créées ou ressuscitées,
· des centaines d’articles de journaux,
et toujours pour célébrer une personnalité, un lieu ou
une coutume de l’Ariège.
Ses livres les plus connus figurent désormais
parmi les grands classiques concernant l’Ariège comme :
· Vieux sanctuaires ariégeois,
· L’Ariège et ses châteaux féodaux,
· Montségur et le drame cathare,
· Visages d’Ariège,
· Traditions et coutumes de mon terroir,
· Dictionnaire Languedocien-Français
· Dictionnaire Français-Languedocien
Enfin en 2001, son œuvre majeure, « le Dictionnaire Biographique et Généalogique des Ariégeois », a pu être édité. C’est un « monument » de près de mille pages en deux volumes, qui comporte plus de 700 notices sur des personnalités et des familles ariégeoises.
Il reste encore quelques textes manuscrits qui verront probablement le jour dans les années à venir.
Merci pour vos écrits ; que le temps les protège
Qu’ils brûlent comme feux dans le ciel de l’Ariège !
Merci pour vos travaux, merci Monsieur Moulis
Grâce à vous on connaît l’Ariège de jadis
Et le soir on entend, dans nos petits villages,
La voix de nos aïeux monter du fond des âges.
Ces quelques louanges sous forme de vers sont de la plume de Monsieur Gilles Castroviejo.
Simonne PONS MOULIS
Février 2003